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Qu'est-ce que Zazen ?

 

 

Eido Shimano Roshi

Zazen

 

Zazen, qui signifie "méditation assise", constitue l'essentiel de la pratique du zen. La méditation est un silence intérieur actif, ouvrant l'esprit à l'observation et à la reconnaissnce de phénomènes mentaux conscients et inconscients. Démarche volontaire d'un travail sur soi, elle est à l'opposé de la prière, dialogue avec une entité divine.
Le Zen est une philosophie de retour au" Honrai no memboku", visage originel de l’être humain. Il peut être pratiqué par toute personne de quelque religion qu’elle soit car le Zen n’est pas une religion. Comme dans le Bouddhisme dont il est issu, il n'y a pas de référence à un Dieu, Bouddha lui-même n'ayant pas été bouddhiste...
 

ci-contre : Eido Shimano Roshi

 

 

Les origines

 

Le prince Siddhârta Gautama qui vécut au Ve siècle av. JC dans le Nord-Est de l'Inde, renonça aux richesses en découvrant les souffrances du monde. Après plusieurs années d'errance et d'ascèse, il découvrit la "Vérité de la Vie" au terme d'une nuit de méditation assise. Il fut surnommé le Bouddha (l'Éveillé) après sa mort.

 

Le Bouddhisme diffuse alors dans toute l'Inde et apparaît au Ier siècle après JC en Chine. Au VIe siècle, un moine indien, Bodhidharma (Bodai Daruma ou Daruma en japonais), crée en Chine, selon la légende, le célèbre temple de Shaolin. Loin d'une érudition coupée de la réalité, il prône la pratique pure et la réalisation de sa propre nature, au sein d'un mouvement qui prendra le nom de Ch'an (du sanscrit "dhyâna" signifiant méditation).

 

Le Ch'an s'enrichit du Taoisme et son expansion commence réellement avec Hui Neng au VIIIe siècle. Plusieurs écoles se développent, l'une de ces écoles devant son nom à son fondateur, Linji.

 

C'est au XIIe siècle qu'un moine japonais, Eisai, introduit le Ch'an au Japon (qui devient "Zen" en japonais) et plus précisément l'école de Linji, "Rinzai" en japonais. Il est suivi peu après par Dôgen, fondateur de l'école "Sôtô".
Après une période conflictuelle, le Zen réussit une étonnante symbiose avec la religion originelle du Japon, le Shintô.

 

la pratique

 

Zazen revient donc à "seulement s’asseoir" Shikantaza (être assis [za], sans rien [shikan] rencontrer [ta]).
Zazen se pratique généralement dans la posture du lotus Kekka-fuza ou du semi-lotus Hanka-fuza, voire en tailleur, les mains jointes en Hokkaijoin (la main droite soutenant en son creux la main gauche, les pouces se touchant, à hauteur du Seika Tanden [centre]). On s'assoit sur un coussin rond et ferme, le zafu, les genoux reposant au sol. Le rôle du zafu, en soutenant le fessier, est d'assurer une meilleure verticalité à la colonne vertébrale en limitant l’effort physique musculaire.
Si le maintien de la rectitude physique est un aspect très important de la pratique, l'attitude intérieure, rencontre silencieuse avec soi-même est autrement plus importante.

 

Dans le Zen Rinzai  (pratiqué au sein du Birankai), la pratique s'accompagne de rites qui servent et sous-tendent cette recherche intérieure. Sons de cloches, chants, Kin-hin (continuation en marchant du zazen, en alternance avec les périodes d'assise), études de kôans (sentences au non-sens apparent) et de textes (Dharma) sont autant d'aspects propres à renforcer l'étude.

 

Bien loin d'une mode occidentale esthétisante et lénifiante, la pratique du Zen est rigoureuse et exigeante. Elle ne peut s'exercer dans le but d'obtenir ou d’acquérir quelque chose, car elle sera vouée à l'échec : il faut rester Mushotoku ("Sans but ni esprit de profit").